Eclosion nocturne : une merveille !
J'avais préparé de jolies photos pour un sujet plus "végétal", après mon dernier billet sur le petit peuple de ma mare... C'était sans compter sur une belle surprise nocturne.
De temps en temps à la nuit tombée, je vais vérifier, à la lampe de poche, si notre grenouille agile est bien toujours là. Et c'est le cas.
Hier il était un peu plus tard que les autres soirs, d'ailleurs hier... je devrais dire ce matin. Au retour d'un très beau spectacle de danse à Saint-Pol-de-Léon, j'ai décidé de faire mon petit tour rapide, vers 0h30... Finalement, je ne me suis couchée qu'à 2h00... Vous allez comprendre : comment je pouvais manquer la suite de ça ????
J'en "rêvais", mon souhait a été exaucé cette nuit ! ;-)
J'ai ainsi ma réponse aussi concernant les exuvies.
ça donne envie de voir la suite... et de le partager ! Donc, d'aller chercher chéri-chéri pour lui montrer. Un peu de temps se passe le temps d'embrasser les filles qui se sont mises au lit entre-temps... et je manque une étape et pas des moindres car voici comment nous la retrouvons au bout de quelques minutes :
Elle s'est retournée, et ses ailes se sont décollées du corps...
Ensuite, le plus spectaculaire concerne l'évolution des ailes...
Je n'arrivais décidément pas à me décider à la laisser... Mais je ne savais pas combien de temps ça allait prendre pour qu'elle déploit enfin ses ailes.
C'est une sacrée transformation pour la libellule : d'abord, en sortant de l'eau en s'accrochant à une plante (ici les joncs, la prêle, les stratiotes ou les iris...) la larve qui vivait sous l'eau doit s'adapter à la respiration aérienne. Ensuite elle continue de grimper pour se métamorphoser. Elle sort alors de sa "peau de larve", l'exuvie. C'est à ce moment-là que je suis arrivée...
Les ailes, comprimées dans la larve, doivent se déplier. La libellule faisait un mouvement de balancier... C'est le sang (hémolymphe) qui circule dans les nervures des ailes qui leur permet de les déplier petit à petit. Ensuite elles doivent encore sécher et se durcir pour supporter le poids de l'insecte.
En lisant aujourd'hui des articles sur le sujet, je crois que je n'aurais pas eu beaucoup plus de temps à attendre car quand je l'ai laissée, on voyait vraiment bien les nervures des ailes :
Concernant l'espèce, il me semble que c'est un anax emprereur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anax_empereur#/media/File:Anax_imperator_female.jpg
Pourquoi ces mues se passent la nuit ? Parce que c'est une période (d'environ 2h) critique pour l'insecte, qui est alors très vulnérable, à la merci des prédateurs. J'espère que ce n'est pas elle que j'ai vue ce midi se faire courser au-dessus de mon terrain par un couple d'oiseaux car elle se défendait bien mais je doute que cette course se soit terminée en sa faveur...